hiver arctique
Quatre mois après avoir découvert Arnaldur Indridason avec La femme en vert, lu en Islande, c'est un plaisir que de retrouver le trio des trois enquêteurs : Elinborg, Erlendur et Sigurdur Oli. Hiver arctique s'ouvre sur la découverte du corps d'un petit garçon, poignardé à quelques pas de chez lui en rentrant de l'école. Il s'appelle Elias et est d'origine thaïlandaise. Sa mère est sous le choc. Niran, son grand frère aîné aussi, qui disparaît quelques jours après le meurtre… En même temps qu'il essaie de trouver le coupable de ce meurtre, Erlendur est obsédé par une autre enquête qu'il ne peut se résoudre à clore: celle de la disparition d'une jeune femme. Si la thèse du suicide est la plus probable, le flic suspecte son nouveau mari, celui pour lequel elle a tout quitté. L'occasion pour l'auteur d'évoquer le thème des disparitions en Islande. Un pays où depuis toujours, des gens se volatilisent, emportés par les vents, les tempêtes ou la mer. Un pays où la nature est si hostile, qu'on s'habitue à ce qu'elle emporte des hommes, des femmes, des enfants, sans même rendre leur corps. Mais avec ce roman, Indridason explore surtout le rapport des Islandais avec les immigrés de leur pays. L'auteur montre la difficulté pour ce peuple très attaché à son identité à accepter d'autres cultures. C'est étonnant car c'est aussi un thème central dans Meurtriers sans visage du Suédois Mankell, que j'ai lu le mois dernier. Mais sa lecture s'est avérée fastidieuse et ennuyeuse, le comble pour un roman policier. Je n'ai jamais été fan de Mankell, et cette dernière lecture me le confirme.
Hiver Arctique, d'Arnaldur Indridason, 2005 (2009 pour la traduction française), Points.
Prix Clé de Verre du roman noir scandinave