vendetta
Après Seul le silence, dont je parlais ici, et qui a empêché une certaine demoiselle de dormir… je me suis plongée dans Vendetta, le deuxième roman de R.J. Ellory, encore une fois prêté par mes parents grands fans du genre noir.
L'intrigue est simple et redoutablement efficace. La fille d'un gouverneur est kidnappée, son garde du corps retrouvé en petit morceaux dans le coffre d'une voiture de luxe et la police et le FBI n'ont strictement aucun indice à se mettre sous la dent..
Mais miracle, le ravisseur se dévoile. Et demande à ce que l'histoire de sa vie soit écoutée par un certain Ray Hartmann. Le fameux Ray Hartmann, un assistant de procureur, qui essaie de guérir de sa dépendance à l'alcool pour retrouver sa femme et sa fille, est donc mené en Louisianne. Et contraint, jour après jour, d'écouter un vieux cubain, Ernesto Perez, raconter le long récit de sa vie…
C'est seulement à la fin de son histoire qu'il révèlera où est retenue prisonnière la jeune femme…
Alors, oui, c'est prenant, haletant, drôlement bien fichu et on a une envie furieuse de connaître la fin. Mais j'ai eu trop souvent la sensation désagréable que l'auteur tirait un peu à la ligne … Les problèmes conjugaux d'Hartmann sont traités sans finesse et lourdement redondants. Par ailleurs -un reproche qui vaut aussi pour Seul le silence- R.J Ellory fait preuve d'une certaine complaisance dans ses descriptions de meurtres et tortures en tout genre. Certes, les personnages de son roman sont des membres de la Mafia et donc pas des anges, mais les détails de sévices sont-ils tous vraiment indispensables? Enfin, la fin, habile, est quand même un brin tirée par les cheveux…
Mais, ces reproches étant faits, Vendetta reste un vrai bon roman noir (très noir). Et puis, cette traversée des années 50 à nos jours, à Cuba et aux États-Unis est historiquement instructive et cela ne fait pas de mal!
*Vendetta, de R.J. Ellory, Sonatine, 2009, 23 euros.